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Plus de 250 artistes engagés en faveur du mariage pour tous!

http://www.huffingtonpost.fr/thomas-pawlowski/mariage-gay-petition_b_2425528.html

MARIAGE GAY – Alors que deux pétitions début décembre réunissaient les signatures de près de quatre-vingt personnalités, plusieurs journaux titraient quinze jours plus tard sur le manque d’implication des artistes.

Mauvaise foi de la part d’une presse clairement orientée ou mauvaise communication?

Un peu des deux mais tout de même…

Une kyrielle d’initiatives dont les réseaux sociaux se sont fait échos embarquant de nombreuses personnalités parmi lesquelles Zabou Breitman, La Grande Sophie, Keren Ann, Laurent Garnier, Charles Berling a été réalisée.

Comment un journaliste peut-il ainsi ignorer une tribune appelant à dire non à la collusion de la haine de surcroît lorsqu’elle est lancée par Pierre Bergé et publiée dans Le Monde? Un texte fort dénonçant le lobby de la bêtise auquel Amélie Nothomb, Josiane Balasko, Marina Foïs, Chiara Mastroïanni, Vincent Delerm, Louis Garel, Patrice Chéreau ou encore Marianne James ont apposé leur signature.

Rappelant par ce biais que certains représentants de l’Etat et autres élus dérapent de manière régulière sur la question: tantôt déclarant que les comportements homosexuels sont inférieurs moralement, tantôt prophétisant que l’union homosexuelle si elle était autorisée amènerait à légaliser également l’union avec les animaux.

Comment lorsque l’AFP réalise une dépêche dont le contenu évoque une pétition recueillant la signature de cinquante personnalités pour réclamer l’égalité pour tous, le lendemain, des journaux peuvent-ils titrer: « Les célébrités s’engagent encore peu » ou « Les artistes s’engagent timidement »? Le propre du journalisme n’est-il pas de chercher, de vérifier, de comparer l’information avant de rédiger son papier? Les noms de Julien Clerc, Mika, Patricia Kaas, Jeanne Cherhal, Thomas Fersen, Valérie Damidot, DominiPque A, Jenifer Bartoli figurent pourtant sur cette missive.

Que penser également de l’attitude d’un journal de droite qui se permet d’ironiser sur le nom des personnalités qui s’engagent et qui relayent de manière tout à fait approximative certaines informations? Il est certes plus facile évidemment de titrer et de mobiliser sur l’opposition supposée de trois personnalités aux mariages pour tous. Personnalités qui d’ailleurs nuanceront très vite leurs propos.

Pourtant les initiatives ont été variées: ici le projet Entourage lancé par Martin Gaillard dans lequel des personnalités hétérosexuelles comme Lilian Thuram, Maurice Barthelemy, Antoine de Caunes ou Jérémy Elkaïm ont appelé via des vidéos à l’égalité pour tous; là le photographe Olivier Ciappa pour qui jusque fin janvier des personnalités prennent la pose devant une banderole « stop à l’homophobie »: Cécile Cassel, Helena Noguerra, Lorie ou Pierre Arditti pour ne citer qu’eux se sont prêtés au jeu.

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La scène électronique va plus loin, en s’engageant non seulement en faveur du mariage, de l’adoption mais aussi de la procréation médicalement assisté (PMA) pour tous via le blog musical « Fight for your right to marry ». Chacun leur tour : Pedro Winter, Justice, Yuksek, Emilie Simon, Air, M83, Miss Kittin, DJ Chloé ou encore Tahity Boy ont posté sur le blog leur chanson idéale pour le mariage de leurs amis homosexuels, précisant que la culture homosexuelle a toujours été en avance sur son temps.

Alors sans doute peut-on parler d’un manque de coordination, mais pas d’un manque de mobilisation. Ils sont plus de deux cent cinquante à avoir pris position. Des plus évidents comme Mylène Farmer, Céline Dion ou Emmanuel Moire au plus surprenant Michel Sardou, Kamini, Grand Corps Malade. Si ces manifestations se font en ordre dispersé et ressemblent à un patchwork c’est parce qu’elles sont spontanées et qu’elles viennent du cœur. Mais que cette presse clairement positionnée contre le mariage pour tous ne s’y trompe pas, elles sont là et bien là.

Quand Nolwenn Leroy est interrogée sur Europe 1, c’est sans hésitation qu’elle affirme son soutien au mariage pour tous et qu’elle souligne l’aberration de la situation actuelle. Lorsque la jeune Alizée explique qu’elle est marraine d’une petite fille qui a deux mamans et que ces dernières sont biens meilleures mamans que de nombreux couples hétérosexuels, on ne peut pas la taxer de récupération. Enfin quand Elisabeth Badinter balaye le sujet d’un revers de la main, en déclarant « Quand on voit la somme de malheurs, de névroses, de douleurs que peut engendrer la famille hétérosexuelle la plus traditionnelle qui soit, je me dis: au nom de quoi une famille homoparentale serait-elle pire? » N’a t-on pas tout dit ?

Tout cela n’est pas qu’apparence, le 16 décembre dernier ils étaient nombreux à défiler dans les rues aux côtés des 150.000 autres manifestants: Mademoiselle K, Christophe Beaugrand, Baz’Arts à Nanas, Pascale Clark pour ne citer qu’eux.

Il ne s’agit pas ici de faire un inventaire à la Prévert mais de rappeler (à cette presse qui fait de celle qui chantait « Fais moi l’amour avec deux doigts » leur nouvelle Jeanne D’Arc), que les artistes s’engagent: ils s’appellent Gérard Lanvin, The Shoes, Shy’M, Jeanne Moreau, Philippe Manoevre, Laëtitia Casta, Superbus, Clarika, Chris Mayne, Karine Ferri, Elodie Navare, Fabrice Luchini, Karin Viard, Ysa Ferrer, Julie Gayet, The Shoes, Vitalic, Quentin Mosimann, Christophe Honoré, Barbara Carlotti, Baptiste Lecaplain, Alex Beaupain, François Morel, Etienne de Crecy, Isabelle Caré, Enora Malagré, Patrick Timsit, Valérie Lemercier, Miss Kitin, Julie Zenatti, China Moses, Anggun, Patrick Bruel, M83, Merwan Rim, Manu Katché, Alexandre Astier, Alex Lutz, Sofia Essaïdi, Tal, Elie Semoun, Denis Poldalydes, Louisy Joseph, Emilie Dequenne, Chris Mayne, Eric Lartigau, Bruno Solo, Isabelle Giordanno, Yelle, Clément Sibony, Paraone, Séverin, Sofia Aram…

Ils sont plus de 250 ils se sont engagés et sur cette question, il n’y a plus à tergiverser.

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Thomas Pawlowski et Olivier Ottin: « Mariage gay: pourquoi nous avons (ré)agi »

Texte de Thomas Pawlowski et Olivier Ottin publié le 7 décembre 2012

http://www.huffingtonpost.fr/thomas-pawlowski/petition-mariage-gay-personnalites_b_2256431.html?utm_hp_ref=mariage-gay

MARIAGE GAY – Nous n’avons jamais été vraiment militants. Et avant de lancer ensemble cette pétition, nous n’avions jamais discuté ensemble de ce qu’implique le fait d’être homosexuel. Parce que nous sommes avant tout amis, nous avons d’autres sujets de conversation.

Notre homosexualité, nous ne l’analysons pas, nous la vivons, de fait, tout naturellement. Nous n’avons pas le même âge, pas le même vécu, pas la même histoire, et nous n’appréhendons pas les choses de la même façon.

L’un d’entre nous, Olivier, connaît le milieu gay, l’a côtoyé, le côtoie encore parfois. L’autre, Thomas, serait plutôt ce qu’on appelle un gay « hors milieu ». Nous ne sommes pas d’accord sur tout: par exemple, Olivier est pour la marche des fiertés parce qu’il la voit comme un moyen d’affirmation. Thomas, lui, est plutôt contre: parce que selon lui, dans une société déjà surmédiatisée, elle dessert l’image de l’homosexualité.

Le poids des mots, le choc des photos, comme on dit.

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Aussi étonnant que cela puisse paraître, tous deux, nous pouvons comprendre les opposants au mariage et à l’adoption pour tous

Le vécu familial joue beaucoup dans le positionnement que chacun peut avoir sur la question. La faute au fameux capital social et culturel cher à Bourdieu: on a peur de ce qu’on ne connaît pas, et cette peur se transmet parfois d’une génération à l’autre. On campe souvent sur les positions de ses parents. Après tout, l’homme se découvre lorsqu’il se mesure à l’obstacle, disait Saint-Exupéry. Pas de quoi se fâcher, jusque-là.

Et puis c’est vrai, aujourd’hui, tout le monde a un ami homosexuel, au bureau, le fils d’un ami, ou au pire ce gentil petit acteur de Plus Belle La Vie. Thomas et Nicolas sont charmants, c’est vrai, et tellement amusants… Ils ne dérangent pas…

En substance: les homosexuels, on n’a rien contre, tant qu’ils ne font pas trembler l’édifice. On les préfère amusants et plein d’autodérision: elle est si drôle, Muriel Robin, lorsqu’elle recoud les pressions de la robe Dalida de son fils. Nous, nous faisons partie de ces gens qui pensent que l’on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. Les blagues sur les homosexuels nous font rire.

Mais depuis quelque temps, nous ne rions plus.

Les récupérations politiques et religieuses du mariage pour tous nous sont insupportables autant qu’elles sont ridicules

L’Eglise d’abord, qui tente de ressusciter son autorité perdue dans un état laïc à la faveur de ce débat, trop heureuse de pouvoir se montrer plus forte qu’elle ne l’est autour d’un sujet trop facilement fédérateur. Que le Front National s’oppose au mariage pour tous, ce n’est une surprise pour personne. Nous n’avons jamais apporté de crédit au discours sur la famille de Marine Le Pen. Que celle dont la maman s’affichait en soubrette dans PlayBoy mette la France en garde contre tout modèle familial qui s’éloignerait du sien, cela se passe de commentaire.

Quant à l’UMP, nous lui en voulons beaucoup de s’être emparé de cette question pour tenter d’intimider le gouvernement. Cet opportunisme ne fait pas honneur à cette famille politique, et l’on peut dire que le Gaullisme en a pris un coup. Rendez-nous Philippe Séguin, par pitié!

Il n’y a pourtant rien de très structurant pour les enfants qui suivent les feuilletons de l’UMP au JT, niveau relations interpersonnelles: il y a peu, Jean-François Copé et François Fillon étaient en osmose, et aujourd’hui ils se font des enfants dans le dos. Pendant ce temps, Valérie Pécresse et Christine Boutin se baladent main dans la main, façon secondes noces.

Faut-il leur rappeler qu’en 1945, elles n’avaient toujours pas le droit de vote? Qu’en 1974 elles ne pouvaient ni divorcer, ni ouvrir de compte en banque sans l’autorisation de leur conjoint?

Un morceau avalé n’a plus de goût, diraient nos grands-mères. La société évolue, et doit continuer à évoluer, vers plus d’égalité. Lorsqu’on est ministre et que l’on travaille soi-disant treize ou quatorze heures par jour, peut-on être un bon père, une bonne mère? La question est légitime: qui s’occupe des enfants de nos politiques? Finalement, la question centrale ne serait-elle pas: qu’est-ce qu’être un bon parent?

Pour parfaire le tableau, rappelons juste qu’avant la primaire UMP, Nathalie Koscusko-Morizet disait en off dans tous les dîners qu’elle était plutôt favorable à tout ça. L’opportunisme, encore et toujours… Comment font David-Xavier Weiss, Roger Karoutchi, et Frank Riester pour se regarder dans la glace le matin?

Alors, c’est vrai, il aurait fallu que cette question soit posée par un homme un peu plus convaincu par le sujet, qui en maîtrise les contours, et dont la conscience ne joue pas de mauvais tours parce que trop libre. Un homme qui ne pense pas que l’on « choisit » d’être homosexuel, comme il l’avait déclaré dans Têtu lors des primaires socialistes. Un homme dont l’entourage ne raisonne pas avec les clichés, et qui n’évoque pas la question de la fidélité chez les gays.

Il aurait fallu une personne qui défend ce sujet, non pas depuis la présidentielle, mais depuis des années

Avouez que le débat porté par d’un côté Martine Aubry qui a évolué sur la question ou Anne Hidalgo, avec en face en opposant respectueux Alain Juppé, aurait eu plus de classe. Le fond de l’air aurait été moins nauséabond.

Le débat c’est l’essence même de la démocratie quand il est porté par des gens de valeurs.

C’est cette surenchère venant de cette nouvelle droite décomplexée qui a amené 200.000 à 300.000 personnes dans les rues, pour manifester leur opposition à ce projet, « au nom de l’enfant ». Un enfant sera évidemment plus heureux dans un orphelinat toute sa vie qu’avec deux papas ou deux mamans, c’est évident. Un papa seul, une maman seule avec toutes les difficultés que cela implique sera forcément meilleur parent qu’un couple fort de deux parents du même sexe.

Arrêtons l’hypocrisie: le curseur du débat a été déplacé

Aujourd’hui, c’est la question de la nature même de l’homosexualité qui est posée via ce débat. La droite se demande si les homosexuels sont bien humains, comme à l’époque de Montesquieu on se demandait si les Noirs avaient une âme, ou comme plus tard on s’est demandé s’il y avait de bons ou de mauvais Juifs.

Les opposants au mariage gay parlent désormais de « lobby gay », de « quelques-uns »

Nous sommes sans doute pour Marine Le Pen « un détail dans la population », comme le génocide juif était un détail de l’histoire pour son père. Nous devrions demander son avis à Eric Zemmour sur cette question.

Ce n’est pas de la victimisation c’est un simple constat

Quand 200 à 300.000 personnes sont descendues dans les rues pour défiler contre le mariage pour tous et l’adoption, sincèrement, nous avons failli pleurer -mais nous nous sommes retenus: on n’est pas des tapettes.

Est-ce qu’autant de personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer la paupérisation de la société, le harcèlement sexuel, les 10% de chômeurs en France, la montée des extrêmes, le « jemenfoutisme écologique »? Absolument pas.

La principale préoccupation de ces gens qui sont sortis de leur habituelle passivité, c’est leur opposition au mariage pour tous et à l’adoption.

Jean-François Copé, François Fillon, Laurent Wauquiez, vous qui êtes en train de mettre à sac votre belle famille de l’UMP, n’avez-vous pas mieux à faire? N’y a-t-il pas une économie à relancer? Une aura internationale à redonner à notre pays, celui des droits de l’homme? Car oui, il y eut un temps où la France était le pays des droits de l’homme.

L’absence de réaction face à ces 200 ou 300.000 personnes dans les rues, nous ont donné envie d’agir, nous, non militants

La nécessité d’un sursaut nous paraissait évidente.

Ce sursaut, nous avons voulu qu’il soit porté par toutes sortes de personnalités, plus à même que nous de rendre ce message accessible au grand public. Nous avons contacté les artistes, leurs managers, leurs attachés presses, les chefs de projet de maisons de disques que nous connaissions, ce petit texte à l’appui.

A notre grande surprise, nous avons essuyé beaucoup de refus, même de la part d’artistes ayant chanté pour l’homosexualité, ou de personnalités ayant déjà pris la pose en une de Têtu. C’est que pour faire un coup marketing, ou s’inscrire dans une tendance, se rattacher à la communauté gay est un artifice qui marche fort. Mais quand il s’agit de la défendre…

Et puis, heureusement, les premières réponses positives son arrivées

Un grand « oui » de Jenifer Bartoli; un « évidemment que je vais vous aider » de la part de Jeanne Cherhal; un génial message d’Aurélie Sauffier: « Dominique A, Anaïs, Thomas Fersen et L signent… »; un « plutôt deux fois qu’une » de Valérie Damidot… Ces personnalités populaires pourraient y perdre du crédit: elles se sont affranchies de tout calcul d’intérêt personnel, pour agir en faveur de l’intérêt général. Il faut savoir « tomber la plume pour agir » disait le poète.

Ainsi donc, nous avons réuni cinquante personnalités aussi diverses que Julien Clerc, Karine Ferri, Keren Ann, Mika, Patricia Kaas, China Moses ou Jennifer Ayache.

La pétition a été publiée, les retombées ont été nombreuses. Un élan a été lancé. Depuis, les coups de téléphone entrants pour signer la pétition se sont multipliés: Charlotte Lebon, Louisy Joseph, Daphné…

Nous adressons un grand merci à toutes ces personnalités. Nous espérons qu’ils seront aussi nombreux le 16 décembre.

Nous avons essayé de faire bouger les choses comme nous les pouvions, avec nos moyens, rien de plus, rien de moins. Nous savons que d’autres prennent des initiatives plus fortes, plus symboliques, comme Adeline Amiel Donat, héros ordinaires, qui vient de lancer un grand mouvement « d’hétérosexuels solidaires ».

C’est ensemble que tout devient possible

Nous ne pouvons nous empêcher de penser aux gamins, aux gamines de treize à vingt-cinq ans, qui se découvrent en ce moment même homosexuels. Comme cela doit être difficile pour eux, en cette période agitée.

Nous nous souvenons de ce garçon qui, lors d’un débat entre l’avocate Emilie Duret et Christine Boutin à la mairie du IVe arrondissement de Paris, a déclaré qu’il avait cru Christine Boutin lors du débat sur le Pacs. Il l’avait cru tellement fort, qu’elle l’avait convaincu, qu’il n’était pas normal. Il l’a cru si fort qu’il avait essayé d’en finir.

Chers amis, bougeons-nous: le 16 décembre prochain, nous aurons besoin de vous, parce que sans tomber dans le misérabilisme ce jeune garçon peut être votre frère, votre sœur, votre fille, votre fils, un de vos petits enfants.

Nous parlons ici d’égalité, d’amour, de bonheur. Rien de plus, rien de moins.

Suivre Thomas Pawlowski sur Twitter: http://www.twitter.com/Thomas_Pawlowsk

 

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